Après vous avoir présenté le roi Nanuq, l’ours polaire, les semaines précédentes, je vous emmène à la rencontre de Tuktu et de Aksaq.
Tuktu, le caribou, exerce une forte attirance sur les communautés Inuits et représente, très souvent, leur unique ressource en viande rouge. Tuktu signifie l’animal qui apparait. En effet, à chaque fois que j’ai le bonheur d’en croiser, je suis toujours surpris. La couleur de leur robe au milieu des roches disséminées dans la toundra arctique le rend invisible aux yeux non initiés.La population de caribous au Canada comprend 3 écotypes. Le forestier, de plus en plus rare, et le migrateur ainsi que le montagnard, dont le cheptel reste actuellement sous haute surveillance. Sur la péninsule d’Or, ces 2 derniers écotypes sont présents selon l’endroit ou l’on se trouve.
L’autre habitant, quelque peu insolite dans cette région hostile, est l’ours noir de la toundra, un ours noir qui s’est acclimaté bien au-dessus de la limite des arbres, son biotope habituel étant la forêt. Aksaq, son nom dans le Nord québécois ou Adlak si nous sommes au Labrador, exploite toutes les ressources alimentaires disponibles en fonction des saisons. Les différentes variétés d’herbes ou racines, puis les oiseaux au moment de la nidification, les cadavres, les nombreuses baies de fin d’été et bien sûr, les ombles arctiques lorsqu’ils frayent dans les rivières glacières. L’écotype de cet ours noir lui procure une taille un peu plus imposante lorsqu’on le compare aux autres que j’ai croisés en Colombie-Britannique, en Alaska ou dans le sud du Québec. Il est possible de les rencontrer également dans des zones à ours polaires, mais cela est une autre histoire que j’espère pouvoir vous raconter un jour.
Les richesses de cette région sont infinies et à chaque fois que je m’y rends, de nouvelles images me réjouissent. Je ne vous parle même pas de toutes celles que j’ai en tête et envie d’inscrire sur ma carte mémoire. Il y a peu de documents qui n’ont pas été filmés ou photographiés de nos jours, mais dans cette région méconnue, il y a encore des choses à faire qui n’ont pas été réalisées. Alors je croise les doigts et j’espère. De toute façon, l’unique moyen pour que le rêve devienne réalité, est d’y aller. L’obstination et la persévérance finissent un jour par payer…